Ressources minérales
Energies fossiles.
L'épuisement des énergies fossiles avance à grand pas, en tout cas pour deux d'entre elles, le pétrole et le charbon. La "bulle" des gaz et pétrole de schiste a fait illusion pendant quelques années, freinant le processus de tarissement, mais n' a pas pu stopper la tendance de fond. Les compagnies pétrolières et gazières sont dorénavant face à un dilemme :
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soit se résoudre à la raréfaction programmée pour maintenir leur marge bénéficiaire,
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soit investir dans des exploitations de plus en plus profondes, de plus en plus onéreuses dont le coût devra être répercuté soit sur leurs clients, soit sur leur marge.
Vue du point de vue du consommateur, le prix finira de toute façon par augmenter ... mais la logique anthropocentrique nous conduira à retarder au maximum cette divergence des prix jusqu'à l'envolée finale.
Sauf miracle et au dire même de l'Agence Internationale de l'Energie, de British Petroleum (parmi d'autres), si aucune découverte majeure (et elles sont de plus en plus improbables) n'est réalisée dans les années à venir, nous commencerons à sérieusement manquer de pétrole et de gaz bien avant trente ans.
Alors restera "l'énergie fossile du pauvre", la pire de toute du point de vue de l'émission des gaz à effet de serre, à savoir le charbon.
Oups, désolé, j'oubliai le charbon de bois ...
Inquiétante perspective, même si nous ne verserons pas de larmes de crocodile sur le pétrole !
Hydrogène, hydrogène !
Pas de souci ! D'ici là nous aurons une filière hydrogène performante ... et cantonnée aux pays riches pour résoudre un problème planétaire.
Au fait, d'où vient l'hydrogène ? De l'atmosphère, bien sûr. On capte les molécules avec un immense filet à papillons aux mailles très fines ...
Non sérieux !?
Aujourd'hui 97% de l'hydrogène, la quasi totalité, que nous consommons est produit à partir du gaz naturel , dont la raréfaction, voire l'épuisement est programmée, en rejetant, lors de la fabrication, autant ce CO2 que si on brulait le gaz naturel directement ...
Ce CO2 produit ? On nous promet que l'on va le séquestrer. Où, comment? Il est vrai que nous disposerons de grands containers sous terre lorsque tout le gaz naturel aura été pompé ... Pas de chance, les "trous" ne seront pas là où l'on va produire l'hydrogène, filière européenne oblige.
Bon, mais il reste l'électrolyse de l'eau.. puis on brule l'hydrogène et on refait de l'eau. Miracle, le mouvement perpétuel enfin revisité !!!
Evidemment, les principes de base de la physique nous enseignent que l'on récupèrera moins d'énergie que l'on en a fournie pour l'électrolyse, mais admettons que nous ayons des rendements exceptionnels, il demeure un léger problème.
Aujourd'hui 86% de l'électricité française est produite par le nucléaire... on nous "promet" que la proportion chutera à 50% en 2035.
Comment ?
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Des éoliennes partout fragmentant les derniers milieux naturels,
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Le bois-énergie rejetant plus de CO2 par KWh que le gaz naturel,
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Le gaz naturel en voie de raréfaction comme en Allemagne qui achève de construire un immense gazoduc depuis la Russie.
Plus grave, dans le monde, 80% de l'électricité est produite à partir du fossile et 10% à partir de la biomasse.
L'hydrogène n'est en rien une énergie renouvelable, que ce soit par la voie gaz naturel ou la voie électrolyse, seulement un moyen de déplacer les problèmes, de les masquer aux yeux des citadins ... européens.
Et les autres ressources minérales.
Et bien elles s'épuisent aussi et vite, en particulier les métaux et terres rares, l'hélium..., le phosphate pour tenter de maintenir artificiellement nos rendements agricoles.
Toutes nos "nouvelles technologies" de l'information, de l'éolien, de la voiture électrique... consomment une quantité phénoménale de minéraux de faible abondance (tungstène, cobalt, néodyme, yttrium... et même cuivre et lithium). La liste est considérable des éléments chimiques en voie de surconsommation.
Une fois de plus, le problème réside moins dans le choix de la technologie que dans les ordres de grandeurs, en particulier dans le facteur multiplicatif qu'est la population.
Alors nous nous voilons les yeux et nous restreignons la prise en compte de ce facteur démographique à la population française (moins d'un centième de la population mondiale), parfois à la population européenne, (un vingtième de la population mondiale ) ... et nous oublions les autres. Et pourtant, ils consomment aussi, ils aspirent aussi à de l'énergie propres, à des voitures électriques, à des alliages métalliques de qualité, à des connections informatiques rapides.
Le jour où nous accepterons d'affronter les véritables ordre de grandeurs de nos consommations collectives au regard des réserves mondiales, nous commencerons à comprendre l'origine des crises sociales :
"Pas de panique, il n'y en aura pas pour tout le monde"... et surtout pas pour toutes les bourses ... et surtout plus du tout pour les générations futures!
En savoir plus.
Dans le livre nous consacrons un chapitre à cette question essentielle et nous dressons un tableau beaucoup plus exhaustif de la situation.
Nous montrons aussi que l'Europe est particulièrement mal placée dès lors que des tensions d'approvisionnement vont apparaître sur les matières premières stratégiques.
Nous montrons aussi que le recyclage, hautement souhaitable, n'est au mieux qu'un pis-aller, indispensable mais un pis-aller, dans un contexte de croissance démographique et économique. Il ne peut pas empêcher l'épuisement programmé.