Vers plus de sérénité
Partout l'inquiétude face à des lendemains que nous avons du mal à envisager sereins : risques climatiques, épuisement des ressources, épidémies, pollutions de l'air, des sols et des eaux continentales et océaniques, chômage et pauvreté ...
Aucun de ces maux n'est le fait de malheureuses circonstances et encore moins de punition divine. Nous avons clairement "dépasser la dose prescrite", de consommations collectives, de rejets collectifs. Nous n'avons pas dépassé de 1 ou 10 %, mais de quatre fois ce qui est raisonnable.
Nous sentons bien que le mal est structurel, inscrit depuis longtemps dans notre orgueil humain qui nous laisse à penser que la Terre nous appartient, que les richesses vivantes et minérales de cette Terre nous sont dues et que la capacité du globe à fournir et à adsorber est infinie.
Le réveil est douloureux et nous sommes encore nombreux à chercher à nous accrocher désespérément à un monde qui n'existe déjà plus. Nous avons du mal à "faire notre deuil" , à admettre que dans un monde fini plus nous sommes nombreux plus la part du gâteau est restreinte.
Et pourtant la question qui nous est posée est simple, préfère-t-on :
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faire le deuil de certains de nos modes de pensée en faisant un tri sélectif salutaire,
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ou faire le deuil de la planète "Jardin d'Eden" (ce qui entrainera à court terme la perte de tous nos repères philosophiques, humanistes, démocratiques dans un chaos final, écologique, économique et social.
Nous ne pouvons nous résoudre à ce chaos final, il n'est pas inéluctable, mais il est "seulement" plus que probable si nous ne réagissons pas immédiatement.
Clairement nous sommes dans une Impasse Evolutive. Continuer à avancer sur notre lancée, dans une fuite en avant, ne fait que nous rapprocher du mur final qui barre le chemin que nous nous obstinons à emprunter.
Remonter cette impasse n'aurait rien de déshonorant, bien au contraire et nous pourrions alors réenchanter la Terre, retrouver tout ce que la Nature nous offre de calme et de sérénité, de confiance en l'avenir, de possibilité de rêve et de contemplation.
Pour cela, inutile de tout rejeter, de "faire table rase du passé", mais nous devons sélectionner ce qui a été et est socialement utile et faire carrément demi-tour sur deux points déterminants:
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notre anthropocentrisme,
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notre croissance démographique.
Demi-tour, signifie bien que nous devons organiser notre décroissance démographique et fonder une nouvelle ontologie non anthropocentrique.
Alors nous pourrons nous asseoir au bord de la rivière, écouter son bruissement, le vent dans les feuilles du tremble, regarder les truites moucher, le caloptéryx éclatant renvoyer de toute part un éclat bleu métallique, admirer le chant du loriot et son plumage d'or passant d'un peuplier à l'autre. Alors, du chevreuil nous verrons autre chose qu'un croupion affolé, de la loutre nous verrons les ébats, ceux d'un être sensible qui comme nous aspire seulement à une vie sereine. A nous, enfin la quiétude écologique en pleine nature.